Aux chiottes la loi !
Je suis la première à me réjouir de la richesse du vocabulaire de notre belle langue française et, cependant, je n’ai pas trouvé de mot plus approprié que le mot chiottes pour parler de la loi H2 adoptée récemment par l’état de Caroline du Nord et qui va à l’encontre des droits civiques de la communauté LGBT.
Sans mauvais jeux de mots, puisque les parlementaires républicains veulent empêcher les personnes transidentitaires d’utiliser les toilettes publiques assignés à leur genre, je pense que ces politiciens constipés devraient sortir plus souvent de leur propre cabinet malodorant et laisser le reste du monde utiliser ceux leur choix.
En effet, la Caroline du Nord a adopté une nouvelle loi rendant illégale toute tentative aux transgenres de pénétrer dans des toilettes ou vestiaires publics si elles ne sont pas en possession de leur certificat de naissance attestant de leur identité sexuelle.
Lorsqu’on connait le puritanisme américain, souvent à la limite du ridicule, je ne peux m’empêcher d’imaginer la cocasserie des situations qui risquent de se produire si une femme transgenre ayant subi une chirurgie pour devenir un homme se voit obligée par la stupidité de cette loi d’uriner dans les toilettes réservées aux femmes.
Pour avoir moi-même vécu une situation délicate il y a de cela quelques années, je suis bien placée pour savoir que les Américaines ne badinent pas avec ce genre de chose.
En effet, alors que notre fille n’était encore qu’un bébé, j’avais demandé à mon mari de m’aider à la changer sur une tablette que je jugeais plutôt instable dans les toilettes d’un aéroport. En tant que Français, habitués aux toilettes mixtes, nous avions agi naturellement et sans la moindre idée que nous pourrions embarrasser qui que ce soit d’autant que nous étions dans une sorte de sas à l’entrée. Nous sommes donc restés abasourdis devant la colère de quelques mégères choquées par la présence d’un jeune père de famille dans les toilettes des femmes et dont l’attitude semblait totalement disproportionnée par rapport à l’innocence de la situation.
Malheureusement, d’autres états comme l’Indiana n’ont pas voulu être en reste dans la chasse aux sorcières et le gouverneur Mike Pence, soutenu par des religieuses catholiques, des juifs orthodoxes et des groupes conservateurs, a donné son blanc-seing à la discrimination homosexuelle.
De son côté, le Missippi, qui comme on le sait, est en général en retard sur tout, mais toujours à l’heure quand on parle de ségrégation, n’a pas tardé à présenter la loi H1523 qui protège les responsables des entreprises locales qui souhaiteraient refuser certains services liés au mariage à des couples homosexuels sous prétexte de la liberté de religion.
On sait très bien que les hommes politiques utilisent les voix de la bigoterie, de la haine et de la peur pour marquer des points auprès d’un électorat sans éducation. Et au Mississippi, ils peuvent s’en donner à cœur joie…
Est-ce que cet état qui est un des états les plus pauvres des États-Unis, un des plus touché par l’obésité et certainement le plus retardé en ce qui concerne son niveau académique n’a pas d’autres choses à faire qu’à raviver ses anciens démons ?
Lorsque j’ai écrit « La Fille de Dieu », je ne savais pas que l’histoire de James Manning serait à ce point d’actualité. Je pensais toucher à un sujet difficile, mais qui avec l’évolution rapide des mœurs de notre société ne serait bientôt plus que le récit d’un passage entre deux époques. Loin de moi, l’idée d’une pareille régression et d’un rappel des périodes les plus « noires » de la ségrégation raciale dans le sud des États-Unis.
Cela signifie-t-il que nous avons toujours besoin de boucs émissaires pour justifier notre propre droit d’exister ?
À quand la tolérance et le respect des autres dans ce qu’ils ont de plus intime et de plus fragile aussi ?
La décence doit elle systématiquement s’assoir sur des cabinets de bienséances pour réussir à évacuer la merde ?
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Lettre adressée au gouverneur de l'état de Caroline du Nord.
Office of the Governor 116 West Jones Street Raleigh, NC 27603
Dear Governor McCrory,
We write with concerns about legislation you signed into law this week, House Bill 2, which has overturned protections for LGBT people and sanctioned discrimination across North Carolina. Put simply, HB 2 is not a bill that reflects the values of our companies, of our country, or even the overwhelming majority of North Carolinians.
We are disappointed in your decision to sign this discriminatory legislation into law. The business community, by and large, has consistently communicated to lawmakers at every level that such laws are bad for our employees and bad for business. This is not a direction in which states move when they are seeking to provide successful, thriving hubs for business and economic development. We believe that HB 2 will make it far more challenging for businesses across the state to recruit and retain the nation’s best and brightest workers and attract the most talented students from across the country. It will also diminish the state’s draw as a destination for tourism, new businesses, and economic activity.
Discrimination is wrong, and we believe it has no place in North Carolina or anywhere in our country. As companies that pride ourselves on being inclusive and welcoming to all, we strongly urge you and the leadership of North Carolina’s legislature to repeal this law in the upcoming legislative session.
Sincerely,
Karen Appleton, Senior Vice President, Box James Avery, CEO, Adzerk Brandee Barker, Cofounder, The Pramana Collective Marc Benioff, CEO, Salesforce
Chip Bergh, President and CEO, Levi Strauss & Co. Michael Birch, Founder, Blab
Ed Black, President and CEO, Computer & Communications Industry Association Lloyd C. Blankfein, Chairman and Chief Executive Officer, The Goldman Sachs Group Nathan Blecharczyk, Cofounder and CTO, Airbnb Steven R. Boal, CEO, Quotient Technology Inc. Ron Boire, CEO, Barnes and Noble Lorna Borenstein, CEO, Grokker Brad Brinegar, Chairman and CEO, McKinney Michael Bronner, President, Dr. Bronner’s Craig Bromley, President, John Hancock Financial John Bryant, Chairman and Chief Executive Officer, Kellogg Company Wes Bush, Chairman, CEO and President of Northrop Grumman
Mike Cannon-Brookes and Scott Farquhar, co-CEOs, Atlassian Lloyd Carney, CEO, Brocade Communications Systems, Inc. Marc Casper, President and CEO, Thermo Fisher Scientific, Inc. Safra Catz, CEO, Oracle
Brian Chesky, CEO, Airbnb Emanuel Chirico, Chairman and Chief Executive Officer, PVH Corp. Ron Conway, Founder and Co-Managing Partner, SV Angel Tim Cook, CEO, Apple Roger W. Crandall, Chairman, President and Chief Executive Officer, Massachusetts Mutual Life Insurance Paul T. Dacier, Executive Vice President and General Counsel, EMC Corporation Dean Debnam, Chairman and CEO, Workplace Options Mike DeFrino, Chief Executive Officer, Kimpton Hotels & Restaurants Bill Demchak, Chairman, President and Chief Executive Officer, The PNC Financial Services Group, Inc. Alex Dimitrief, Senior Vice President and General Counsel, GE Jack Dorsey, CEO, Square and Twitter David Ebersman, Cofounder and CEO, Lyra Health Randy Fiser, CEO, American Society of Interior Designers Jared Fliesler, General Partner, Matrix Partners Vince Forlenza, Chairman, CEO and President, BD Joe Gebbia, Cofounder and Chief Product Officer, Airbnb
Jason Goldberg, CEO, Pepo Kristen Koh Goldstein, CEO, BackOps Mitchell Gold, co-founder and chair-man, Mitchell Gold + Bob Williams John H. Graham IV, President and CEO, American Society of Association Executives Logan Green, CEO, Lyft Mike Gregoire, CEO, CA Technologies Paul Graham, Founder, Y Combinator David Hassell, CEO, 15Five Charles H. Hill III, Executive Vice President, Worldwide Human Resources, Pfizer Inc. Reid Hoffman, Chairman, LinkedIn Robert Hohman, Cofounder & CEO, Glassdoor Mark Hoplamazian, President and CEO, Hyatt Hotels Corporation Drew Houston, CEO, Dropbox